Cultures ciblées
Dans PRO-WILD, l'accent est mis sur le blé, la betterave sucrière et le colza, qui représentent des cultures majeures en Europe, sélectionnées pour leur importance économique et agricole. L'objectif de ce projet est également de servir de modèle pour d'autres cultures à forte valeur économique et environnementale cultivées en Europe (par exemple, les espèces de Fabaceae telles que les pois et les lentilles). Pour ce faire, le comité des parties prenantes représentera une communauté plus large que les trois cultures principales.
Blé
Le blé est composé de plusieurs espèces, dont le blé panifiable(Triticum aestivum) et le blé dur(T. turgidum ssp. durum), qui sont les deux espèces les plus cultivées. Le blé panifiable est principalement utilisé pour la fabrication du pain et des biscuits, tandis que le blé dur est essentiel pour la production de pâtes et de semoules. Ces espèces sont étroitement liées, le blé tendre étant issu d'un croisement entre leT. turgidumtétraploïde et l'Aegilops tauschii il y a environ 9 000 ans.
Le blé revêt une importance stratégique pour la sécurité alimentaire en Europe et dans le monde. L'Union européenne est l'un des plus grands producteurs et exportateurs de blé au monde. Cependant, alors que la production a augmenté régulièrement à partir des années 1960, cette croissance s'est ralentie et de nombreux pays ont vu leur rendement stagner depuis la fin des années 1990. Parmi les facteurs qui ont contribué à cette évolution, on peut citer les changements dans les pratiques agricoles, des conditions climatiques moins favorables, notamment le stress dû à la chaleur et à la sécheresse ou les inondations à des stades de croissance clés. En outre, on estime que les maladies et les parasites réduisent la production mondiale de blé d'environ 13 % par an.
Pour relever ces défis, il faut notamment caractériser la diversité génétique des espèces sauvages apparentées au blé, telles que Aegilops, Dasypyrum, Elymus, Thinopyrum et Triticum sauvage, qui ont montré un potentiel pour le développement de variétés tolérantes au stress et de haute qualité, et exploiter cette diversité dans les programmes de sélection.
Colza oléagineux
Les cultures deBrassica , ou légumes crucifères, comprennent plusieurs espèces appréciées pour leurs bienfaits nutritionnels et médicinaux. Le colza (B. napus, tétraploïde) est le deuxième oléagineux le plus cultivé au monde et le premier en Europe. Il s'agit d'un hybride de deux espèces diploïdes: B. rapa et B. oleracea. Contrairement à ses espèces parentales, le colza oléagineux présente une diversité génétique limitée en raison de la barrière reproductive induite par l'hybridation et d'une forte pression de sélection récente pour la qualité des semences.
Les espèces diploïdes de Brassica couramment cultivées comprennent le navet(B. rapa), le brocoli(B. oleracea var. italica), le chou-fleur(B. oleracea var. botrytis), le chou(B. oleracea var. capitata), le chou de Bruxelles(B. oleracea var. gemmifera) et le chou frisé(B. oleracea var. sabellica). L'importance de ces cultures pour la sécurité alimentaire est de plus en plus reconnue, ce qui souligne la nécessité de mettre en place des systèmes agricoles résistants. Cependant, la production de Brassica est confrontée à des défis tels que des conditions d'ensemencement non optimales en raison du changement climatique et la résurgence de ravageurs, en particulier les altises. Le stress thermique et les stress biotiques sont les principaux responsables des pertes de rendement.
Une grande diversité d'espèces de Brassica est présente en Europe et il est crucial de protéger et de caractériser les populations sauvages de B. oleracea et de ses apparentés, dont beaucoup sont menacées et sous-représentées dans les centres de ressources génétiques. Les espèces sauvages apparentées aux espèces de Brassica constituent donc une source de diversité prometteuse pour améliorer la résistance des cultures de Brassica aux stress abiotiques et biotiques.
La betterave sucrière
Les betteraves sont classées en trois sections, la culture et plusieurs espèces sauvages apparentées(B. vulgaris ssp. maritima, B. vulgaris ssp. adanensis, B. macrocarpa, B. patula) appartenant à la section Beta. Les espèces et sous-espèces de cette section peuvent se croiser librement avec la culture et ont généralement des génomes diploïdes . Récemment, les génomes séquencés de plusieurs variétés de betteraves cultivées et sauvages sont devenus disponibles, ce qui permet d'analyser le génome de la betterave.
Les betteraves cultivées(Beta vulgaris ssp. vulgaris) comprennent la betterave sucrière, la culture sucrière la plus importante en Europe et la deuxième plus importante au monde, les betteraves fourragères pour l'alimentation animale, et les betteraves de table et les blettes en tant que légumes importants. La betterave maritime, l'ancêtre de toutes les cultures de betteraves, est originaire des côtes européennes le long de l'océan Atlantique et de la mer Méditerranée, où l'on trouve également des accessions sauvages. Toutefois, bon nombre de ces accessions conservées ex situ ne font pas l'objet d'une description taxonomique claire, ce qui entraîne une confusion entre les espèces et les sous-espèces.
La sélection des betteraves est confrontée à des défis tels que les maladies émergentes liées aux changements dans les insectes vecteurs ou les pathogènes qui surmontent les défenses de l'hôte. En outre, les stress abiotiques tels que la sécheresse affectent considérablement les rendements de la betterave. Les betteraves sauvages représentent une ressource inexploitée pour la sélection de résistances génétiques. En se concentrant sur les CWR de la betterave, on améliorera considérablement les efforts de sélection en fournissant un accès moléculaire à de nouveaux gènes et allèles, favorisant ainsi la durabilité des cultures de betteraves dans un environnement changeant.
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